Le billet

Ça chauffe !

Le mercredi 11 juin dernier, une poignée de (plus ou moins) jeunes retraités de la section ont participé à la sortie dans les préalpes fribourgeoises. Une magnifique balade dans la région du Vanil Noir. Un décor majestueux, de beaux alpages entourés d’innombrables Vanil et Dent de quelque chose. Seule ombre au tableau, si on peut parler d’ombre, ces belles montagnes semblaient éloignées et floues, pas contrastées et tristes.
Les médias nous apprennent que les incendies de forêt sévissant au Canada, plus de 200 feux, dégagent d’immenses nuages qui traversent l’Atlantique et s’en viennent voiler le ciel suisse d’une brume blanchâtre.
Après une semaine d’occupation de notre espace aérien, les fumées canadiennes ont laissé la place au sable du Sahara pour quelques jours. À relever que ces deux phénomènes sont chargés de particules microscopiques qui peuvent pénétrer profondément dans nos petits poumons.

Ces événements surviennent sur tous les continents et à des fréquences toujours plus soutenues, au fur et à mesure que la température moyenne augmente. On appelle ça le réchauffement climatique, phénomène que les nations se sont engagées à maintenir à 1,5° maximum pour conserver un équilibre climatique naturel.

Mais il s’agit d’une utopie, cette valeur sera bientôt dépassée et le mouvement ne fait que s’accélérer. Et l’on observe de plus en plus de catastrophes, comme par exemple à Blatten, ce village du Lötschental enseveli sous 10 millions de m³ de roche, de glace et de débris.

Sous nos latitudes, la Tour à Botta s’émiette (c’est pas le réchauffement mais le contrôle qualité qui manquait). Le Moron et le Montoz ne devraient pas glisser sur l’A16. Par contre, nous assistons à une invasion de tiques alors que ces acariens ne sévissaient que sur le Plateau suisse il y a peu. Avec le réchauffement, on les trouve dans les forêts et les pâturages jusqu’à une altitude de 2000 m. Ces minuscules bestioles transportent des virus, bactéries et protozoaires (une trentaine de sortes) qui peuvent engendrer des maladies infectieuses dangereuses, jusqu’à provoquer des paralysies mortelles. Toutes les semaines, pour me dégourdir les papattes et celles du chien de mon fiston, nous profitons du réseau des sentiers du Montoz pour assouvir nos besoins d’évasion. Il y a énormément de complicité avec cette brave Shasha, nous formons un duo de choc pour crapahuter sur les pistes forestières … et pour partager les tiques. Ces dernières semaines, avant de ramener ma partenaire à ses patrons, je lui brosse le poil et lui enlève parfois jusqu’à 30 à 40 de ces minuscules parasites et il y a quand même encore un ou deux rescapés qui traversent sa toison, transpercent sa peau et pompent son sang. Pour ma personne, pas de toison à traverser … je compte sur la douche de fin de journée pour envoyer les indésirables à la STEP. Mais depuis le retour des belles journées ensoleillées, j’ai usé du crochet à tiques à cinq reprises pour interrompre des beuveries ensanglantées. Heureusement, le vaccin anti-tiques me protège des maladies émergentes. Un trio d’injections qu’un ami de mon voisinage n’a pas jugé utile. Quelques semaines après une piqûre de tique non détectée, ce jeune retraité a senti une certaine fatigue l’envahir, une sensation amorphe qu’il pensait due à la canicule. Se sentant partir, sa compagne le conduit aux urgences de l’hôpital de Moutier qui le transfère directement à la clinique de l’Ile à Berne. Après les premiers soins prodigués, il effectuera un séjour de 12 semaines à Tschugg. Actuellement (2 ans plus tard), il n’a pas encore retrouvé toute sa mobilité et doit se méfier de pertes d’équilibre, handicap qui l’empêche de retrouver pleinement sa liberté d’avant.

Le réchauffement climatique modifie profondément notre environnement avec de fâcheuses conséquences pour notre santé. Espérons que les signaux d’alerte lancés par les scientifiques déclencheront une prise de conscience du monde politique et industriel pour respecter cette fameuse limite du réchauffement à 1.5°.

Dans cette édition, vous trouverez de beaux récits de nos escapades dans la nature et des idées de course pour cet automne. Je vous souhaite bonne lecture et un bel été pas trop caniculaire.

Pierre

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