Nadelhorn
du 18 au 19 août 2018
Samedi 18 août, Christine, Monique, Katia, Céline, Stève, Pierre, Jeff, Robin et Daniel, 9 alpinistes motivés et de bonne humeur emmenés par leur chef de course David, se sont retrouvés à Bienne. Destination : Saas-Fee, pour l’ascension du Nadelhorn culminant à 4327 mètres.
Une fois arrivés, nous avons commencé par prendre un petit café (accompagné d’un bircher pour certains, il fallait bien prendre un peu de forces…). Ensuite, pour ne pas faillir à la tradition pertuiste, le groupe s’est scindé en deux : une petite équipe a pris la cabine pour Hannig (on sait, on a triché un peu, mais promis, le reste du week-end on a beaucoup marché !). Ce qui est sûr, c’est que nous nous sommes tous mis en marche sous un magnifique ciel bleu dans un joli petit sentier en zig-zag, jusqu’à trouver un bon coin de pic-nic.
Après notre petite pause, nous avons entamé la grosse montée vers la Mischabel-Hütte. Il s’agissait d’une longue crête dans les rochers, dans laquelle chacun a crapahuté à son rythme, se hissant sur les échelles, s’accrochant aux câbles, tout en admirant, de temps à autres, la belle vue sur le glacier de l’Allalin. Après quatre bonnes heures de marche, c’est bien contents que nous sommes arrivés à la cabane (nous ni n’étions ni les premiers, ni les derniers…vous l’aurez compris,…nous n’étions pas seuls !) Le soleil encore au rendez-vous, nous invitait à partager une bonne bière bien méritée sur la terrasse, avec une vue magnifique sur les montagnes alentours.
Cette quiétude n’allait pas durer…voilà qu’il fallait faire les équipes pour le souper…l’espace salle à manger ne pouvant guère accueillir tous les locataires du jour…Selon l’ordre d’arrivée, nous avons été placés dans la première équipe…service prévu à 17h30, le deuxième l’étant à 19h30 !
Après un bon et copieux repas, pas le temps de s’attarder et bavarder à table…il fallait faire la place pour la deuxième équipe et se confiner dans le petit espace de notre dortoir ou du réfectoire faisant également office de passage aux 4 WC et deux lavabos miniatures qu’offre cette cabane encore en cours de rénovation…il faut espérer que de nouveaux sanitaires seront construits car pour 150 couchettes…nous vous laissons imaginer le tableau à l’heure des départs au petit matin…
Les groupes pour notre ascension du lendemain ayant été formés à l’heure du repas, il ne nous restait plus qu’à discuter des derniers préparatifs, avant d’aller nous coucher tôt pour être en pleine forme le dimanche (il faut dire qu’avec l’espace à disposition pour passer la soirée, nous n’avons pas eu à trop nous forcer pour aller gagner nos couchettes !!!). Christine, qui manquait d’entrainement, a décidé de ne pas nous accompagner le lendemain. Finalement, elle est allée se défouler sur les rochers du Schwarhorn. Céline, encore peu expérimentée en haute montagne, prévoyait s’arrêter au Windjoch. Elle ira finalement presque au sommet…
Dimanche matin, 3h00. Les réveils sonnent, la cabane s’active, tout le monde saute dans ses habits, avale un petit déjeuner en vitesse et enfile son baudrier. Les instructions de David étaient claires : départ à 4h30, pour éviter qu’il n’y ait trop de monde en même temps que nous sur le départ.
Le ton est rapidement donné ! Le départ comme si bien mentionné sur le panneau « überüff » serpente sec sur un tronc commun avec le Schwarzhorn. Les mollets et le souffle sont rapidement mis au diapason… à la lumière de nos frontales, nous progressons ainsi une petite vingtaine de minutes avant de chausser nos crampons et de nous encorder, les choses sérieuses pouvaient commencer… Nos trois cordées, emmenées par David, Steve et Pierre se sont mises en marche à travers le Hohbalmgletscher. Gentiment, le jour s’est levé, nous gratifiant d’un magnifique lever de soleil sur les montagnes au loin alors que nous commencions à monter en direction de la crête qui allait nous emmener vers ce sommet tant convoité ce fameux dimanche 19 août 2018.
L’ascension du Nadelhorn, avec un dénivelé de 1000m aura été longue. Par chance, nous n’avons pas eu à trop croiser avec d’autres cordées plus rapides ou parties plus tôt ! La topographie du lieu ne s’y prêtant pas trop bien…
Arrivés au pied des rochers, Céline, déjà bien fatiguée par les efforts et l’altitude et devant la foule impressionnante d’alpinistes à l’assaut de cette crête rocheuse, a décidé de quitter ses deux compagnons de cordée et de les attendre, installée confortablement aux creux des rochers. Elle confiera à qui veut l’entendre que progresser sur les rochers avec des crampons aux pieds…ça n’est pas sa tasse de thé !!! Une cordée allemande l’a félicitée d’être arrivée à 4230 m d’altitude…et elle de rajouter qu’elle n’était jamais allée si haut !!!
Les 8 autres membres de l’équipe ont atteint ce sommet exigu où ils se sont congratulés et ont immortalisé ce moment avec les photos d’usage…Ils venaient d’atteindre 4327 m d’altitude, heureux et fiers ! Bel exploit, surtout pour Jeff du haut de ses 14 ans et pour Robin quelques années plus âgé…
Le panorama était magnifique, le temps parfait, pas un nuage à l’horizon !
Environ trois quarts d’heure plus tard, Pierre et Jeff récupéraient Céline au passage avant d’entamer « the big descente »… 1000 m de dénivelé négatif, entre nappes de brouillard et soleil, crampons aux pieds pour rejoindre la cabane et quelques passages bien exposés, ont nécessité toute notre attention… .
Aux environs de 12h00, tout le monde était de retour à la cabane où nous avons repris quelques forces, récupéré nos affaires ainsi que Christine avant d’entamer la descente jusqu’à Saas-Fee. Et quelle descente ! Pour l’écourter, certains ont choisi de prendre à nouveaux les cabines, ce qui ne représente finalement pas un réel raccourci étant donné qu’il faut remonter un bout…
Certains diront que la descente était plus pénible que la montée, d’autres diront qu’elle était interminable. C’est finalement fatigués, mais heureux, que nous nous sommes tous retrouvés au même restaurant que la veille pour partager un dernier (grand !) verre, avant de regagner nos voitures.
Quel weekend ! Que dire d’autre, à part un grand merci à notre guide David pour ses conseils et pour l’organisation qui nous a permis de passer un week-end parfait.
Daniel et Céline